Le mot fait peur, porte en lui tous les stigmates d’une société anxiogène. Township. Quartier réservé à ceux qui n’ont ni la couleur de l’argent, ni celle du dominant. C’est là, à Soweto, dans cette banlieue de Jo’burg où l’apartheid a pris toute sa funeste dimension voilà quelques décennies, que le noir n’ira jamais de pair avec le blanc. C’est aussi là, à Alexandra, que la richesse a pris ses aises juste en face, de l’autre côté de la rue. Partout, la tôle ondulée abrite comme elle peut des milliers de familles ramassées sur leur précarité et soumis à la violence de la désespérance.
Plonger dans les profondeurs des townships relève d’une envie de témoigner de tout ce dénuement. De montrer des femmes, des enfants qui respirent chaque jour cet air vicié de la misère inexorable mais gardent la foi. Et nous donnent envie de prier pour eux et des jours meilleurs.
